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Les triathlètes Marjolaine Pierré & Clément Mignon : Un amour longue distance

Un mental d’acier, une détermination de fer.

Qu’il pleuve, qu’il vente, sous un soleil de plomb… ils envoient du bois.

Et font résonner leurs noms aux quatre coins de la planète. 

Nage, vélo, course : Clément et Marjolaine voient la vie en 3D

depuis leur cocon niçois. Main dans la main.

 


PAR WILLIAM SACHMALIA

PHOTOS FONDS M. PIERRÉ & C. MIGNON

 

Le sport est souvent une affaire d’équipe. Même lorsqu’elle est composée de deux membres seulement mais qui ont tellement de choses en commun. Certes, l’une possède une longue crinière blonde et des yeux couleur azur et l’autre des cheveux et une barbe brune, mais Marjolaine Pierré et Clément Mignon sont nés la même année (le 29 octobre et le 25 janvier 1999). Ils ont été sacrés champions du monde de triathlon longue distance le même jour. Et ils partagent leur passion pour ce sport mais aussi leur vie. Ils nagent dans le bonheur. Pédalent vers un horizon commun. Et courent pour atteindre les mêmes objectifs…


Un couple en or !

7 mai 2023. Le soleil surplombe Ibiza. Une chaleur étouffante pour le commun des mortels. Imaginez alors pour les femmes et les hommes participant aux championnats du monde de triathlon longue distance. Leurs travaux d’Hercule ? 3 kilomètres de natation, 116 de vélo et 30 de course à pied.

Au bout de 5h17’17, le Français Clément Mignon franchit la ligne d’arrivée en tête, avec seulement 32 secondes d’avance sur le deuxième, l’Espagnol Antonio Benito Lopez. Une délivrance, surtout après avoir chuté de vélo et être sorti en huitième position après la natation. « Je me rappelle avoir sprinté pour l’emporter. Et puis, très vite, j’ai plongé mon regard dans l’épreuve féminine », rembobine Clément.

À quelques mètres de là, Marjolaine Pierré, seule en tête après avoir compté 8 minutes d’avance sur sa première poursuivante avant d’aborder la course à pied finale, entend le speaker hurler : « Il me restait un tour et j’ai pensé, c’est génial, il a fini et gagné. J’avais hâte d’en terminer aussi, d’apercevoir la finish line ».  Ce sera fait en 5h53’35 et… 9 minutes d’avance sur la deuxième, la Suédoise Sara Svensk.

Et Clément est là. Il attend sa fiancée lorsqu’elle pointe enfin son dossard. Il l’enlace. L’embrasse. Le jour de gloire pour la France, mais aussi et surtout pour un couple de triathlètes qui vient d’entrer dans la légende du sport. Un baiser inoubliable ! « Je me souviens de la photo, sourit Marjolaine. C’était incroyable de l’avoir remporté individuellement. Mais ensemble ! Le sentiment était encore beaucoup plus fort ».

« Un bonheur multiplié par 100 de gagner avec Marjolaine », appuie Clément.


« Remporter les championnats

du monde IRONMAN »

Ensemble sur la ligne d’arrivée. Ensemble sur les épreuves. Ensemble à l’entraînement. Ensemble dans la vie…

Marjolaine et Clément ne se quittent plus depuis leur rencontre en 2021. Un amour longue distance qu’ils cultivent au quotidien dans leur appartement niçois. Un « abri » qui leur permet d’évacuer la pression… et les débats sur le triathlon. « Je suis venue à Nice pour mes études d’expertise comptable. Mais cette ville superbe nous correspond parfaitement. Parce qu’on aime flâner dans ses rues, faire les magasins. J’aime m’habiller, je porte mes tenus de sport seulement quand je pratique. Bref, on parvient alors à s’échapper de notre discipline », clame la jolie Marjolaine, dans un sourire complice avec Clément. « Le décor est splendide, la région magnifique. Et pour nous entraîner, c’est parfait ».

Comme ils partagent leurs repas, ils le font avec leurs objectifs : « Remporter les championnats du monde IRONMAN ». Vainqueur à domicile, à Nice, il a terminé en dixième position des Mondiaux IRONMAN , toujours à Nice, en septembre dernier. « C’est un super endroit pour le triathlon, c’est superbement organisé. Tous les ingrédients étaient réunis. Je pouvais viser le podium, mais des ennuis gastriques m’en ont privé ».

Et comme Marjolaine était empêchée en raison de blessures persistantes, ils ont décidé de prendre leur revanche cette année.

« C’est vraiment l’aspect le plus négatif de notre relation, grimace Marjolaine. J’avais envie d’entendre parler de tout sauf de triathlon. Je voyais Clément partir s’entraîner tous les jours, remporter des courses. Il fallait prendre du recul, faire attention à nos paroles ». « C’était dur de me motiver, glisse Clément, dans un même rictus. Le rythme change quand on ne s’entraîne pas ensemble ».

 

« Parfois, l’un de nous est plus fatigué, l’autre davantage motivé. Mais, dans tous les cas, cela nous tire vers le haut »

Désormais, cette sombre période est derrière eux. Et à deux, tout redevient plus « facile ». Même leurs entraînements intensifs. « 25 à 30 km de natation, 400 à 500 km de vélo et 70 à 90 km de course à pied chaque semaine », détaille Clément. « Soit 40 heures environ. Comme quelqu’un qui travaille, en fait », précise Marjolaine.

Bosser plus pour être encore plus forts. Malgré les difficultés, parfois, les aspects les moins attrayants de la discipline.

« Moi, c’est me mettre à l’eau précise Marjolaine. Je la trouve toujours froide ». « De mon côté, c’est la course à pied, avoue Clément. Là où j’ai le moins d’aptitude ».

N’empêche, il faut prendre sur soi. Se forcer. Et là, être à deux change tout.  « Parfois, l’un de nous est plus fatigué, l’autre davantage motivé. Mais, dans tous les cas, cela nous tire vers le haut », selon Clément. « Il m’aide à aller plus loin dans mes retranchements », avoue Marjolaine.

Le triathlon sans concession. Sans coupure ? « Si, on y arrive quand même ». « Il ment, éclate-t-elle de rire. Même en vacances, on fait du sport. Bon, autre chose que les disciplines du triathlon pour changer un peu ».

La complicité entre ces deux champions amoureux transpire dans chacun de leurs pores. Ils se motivent. Se conseillent. Échangent leurs impressions. Et leurs souhaits respectifs. « Je veux que Marjolaine prenne totalement confiance en elle. Elle possède toutes les qualités nécessaires ». « Et moi, je lui demande de rester ce qu’il a toujours été. De ne jamais se perdre ».

Ne pas se perdre, malgré des titres, des victoires qui commencent à s’amonceler malgré leur jeune âge. Et l’occasion, aussi, d’ouvrir l’album souvenirs pour Marjolaine : « La première fois que je suis entrée dans la chambre de Clément, il y en avait de partout. Des médailles, des coupes. C’était un véritable musée, je n’avais jamais vu ça. Sans compter les articles découpés », explose-t-elle de rire. En voilà un de plus ! 

 

 

LEURS DÉBUTS

Marjolaine : « Mes parents pratiquaient le triathlon. Mais je n’aimais pas ça. Quand ils voulaient m’entraîner à La Réunion, je faisais même semblant d’être malade. Et puis, lorsque j’étais étudiante à Aix, comme je ne pouvais pas rentrer chez moi, j’ai commencé à pratiquer.

Je trouvais que c’était le meilleur moyen de passer le temps ».

Clément : « J’ai fait de la natation pendant dix ans. J’étais en sport-études. Et puis, j’ai suivi mon père à vélo. Il ne me restait plus que la course pour passer au triathlon ».

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