top of page
  • Facebook
  • Instagram

Philippe Manassero : un arbitrage de rêve



Il n’a pas fait les Jeux. Mais il a atteint l’Olympe. Philippe Manassero, ancien arbitre international et aujourd’hui président du CDOS (Comité Départemental Olympique et sportif), a côtoyé les Dieux. Pas les Grecs, les Américains. Les démiurges de la balle au panier, ceux qui formaient la Dream Team. Et Philippe, lui aussi, a vécu un rêve. Au si et, il a participé à la préparation de l’équipe américaine. C’était le 21 juillet 1992, à Monaco. Peu avant les JO de Barcelone...

Par Sébastien Noir/Photos Fonds P. Manassero







Plus de trente ans après, Philippe feuillette son programme dédicacé par tous les joueurs américains et leur staff dirigé par Chuck Daly. Tel un gamin avec son album Panini. "Ca vaut de l'or !", lance-t-il en se léchant les babines, comme s’il dégustait un plat concocté par un chef étoilé. Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkley, David Robinson, Karl Malone, Pat Ewing, Larry Bird, Scottie Pippen... Autant d’ingrédients que l’on n’aurait jamais osé imaginer pouvoir réunir sur une même carte. « Je découpais leurs photos dans les magazines, j’affichais leurs posters sur mes murs. Alors, penser qu’un jour je les arbitrerais ».


« C’EST UN PEU DISNEY ! »

En 1992, donc, le rêve devient réalité. Philippe est arbitre européen de niveau international lorsqu’il est contacté par Bernard Lejade, membre de la Commission technique de la FIBA.

« Il était en contact avec USA Basket-Ball et m’a appelé. La Dream Team souhaitait se préparer à Monaco, notamment sur les techniques européennes d’arbitrage auxquelles elle allait être confrontée aux JO. Je devais siffler leurs entraînements et leur match face à la France. Il m’a dit ‘’tu fais un entraînement avec eux et ils décident s’ils te gardent ou pas pour la suite’’. J’avais un peu la pression ». Philippe éclate de rire. La moustache frémit toujours même si elle a

blanchi : « Le premier jour, je suis dans le hall de la salle. Tout seul. Des gens attendent et, tout à coup, un bus arrive. Et là, je les découvre. C’est un peu Disney (rires). On me présente à Carlesimo, le coach adjoint, très sympa et qui parlait un peu le français. J’ai sifflé le premier entraînement. Et ils m’on gardé ! »

Commence une semaine vraiment pas

comme les autres. « Le petit-déjeuner avec eux au Loews, puis l’entraînement d’une simplicité exemplaire. Ils répétaient leurs gammes, eux, c’était incroyable. Avec sérieux. Application. En silence. Le coach tapait deux fois dans les mains, tout le monde arrivait en courant. Les matchs de fin de séance, parfois, prenaient feu. Et moi, j’étais là, au milieu... »

Au milieu de l’équipe la plus forte de toute l’histoire du basket-ball. Avec deux leaders. Deux hommes aussi incroyables que les basketteurs étaient hors du commun. Michael Jordan. Magic Johnson. « Le premier était très chambreur. Parfois, il me glissait ‘’j’espère que tu seras meilleur qu’hier’’ dans un éclat de rire. Le second, c’est la classe ! Les autres étaient discrets, à l’image de Larry Bird ou David Robinson. Karl Malone, lui aussi, avait du poids dans l’équipe. Et charmant. Un soir, il nous avait donné sa carte en nous invitant, avec mon épouse Tine, à venir chez lui dans l’Utah. Un autre souvenir marquant, lorsque nous posions avec Robinson, Jordan et Magic pour que mon épouse prenne la photo lors d’un cocktail organisé par le Prince. Magic a donné l’appareil à quelqu’un d’autre pour qu’elle nous rejoigne. Un gentleman ».

Mais un compétiteur sur le terrain, qui ne laisse aucune chance aux Français lors du match d’entraînement (111-71). « Anecdotique. Les Tricolores voulaient surtout garder des maillots, des photos avec leurs idoles. Moi ? Non, j’étais là pour arbitrer, pas comme spectateur ou comme supporter. Je devais faire mon job, rester professionnel ».

Pourtant, Philippe ne le sait pas encore, mais il vient d’entrer dans l’histoire. Rien ne sera plus pareil après cette incroyable semaine. Trente ans après, il en convient : « Le regard des autres a changé. Tout le monde m’appelle ‘’L’homme qui a sifflé un marcher à Jordan’’ (sourire). C’est une immense chance d’avoir arbitré les joueurs les plus dingues, les plus fous, les plus forts depuis que le basket a été inventé. Et ça m’a suivi ».

La preuve, lorsque Philippe Manassero part en vacances à Dubaï. Il met en marche son écran devant le siège de son avion et découvre... la série Netflix dédiée à la Dream Team : « Dans le sixième épisode, on me voit à Monaco, en short, arbitrer cette équipe de rêve. Ça m’a fait énormément plaisir ! » C’était l’Olympe. Vraiment...







16 vues

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page